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Guide pratique au Vietnam

Le Mékong et ses arroyos

Dévalant du gigantesque château d’eau himalayen, le Mékong parcourt plus de 4.000 kilomètres (longueur estimée en raison de l’improbabilité de sa source exacte) avant de se perdre, en plusieurs défluents, dans la mer de Chine, à quelque 150 kilomètres au sud-ouest de l’actuelle Ho Chi Minh ville, métropole du Sud Vietnam. Ses largeurs sont phénoménales : parfois de 30 mètres, le bas Cambodge s’étend sur 2000 et 3000 mètres de large.

Son premier tronçon, qui représente près de la moitié de sa longueur, coule à travers la province de Yun Nan en Chine où il est appelé « le fleuve turbulent » (Lan Cang) en raison de ses gorges et précipices. Il quitte la Chine à une hauteur de 500 mètres et forme, sur environ 200 km, de frontière naturelle entre la Birmanie et le Laos qu’il traverse et qu’il sépare de la Thaïlande, du Nord au Sud. Sur le territoire Laos, pays de mille sources, plusieurs affluents se joignent au Mékong, dont les plus importants sont Nam Ou, Nam Ngum, Nam Tha, Sekong, Sedon: Il rentre ensuite au Cambodge qu’il va couper en deux parties, après avoir laissé derrière lui de gigantesques chutes d’eau et de grands bassins. Vers Strung Treng, il reçoit les eaux du Sesan et du Tonle Kong venant du versant occidental de la cordillère annamitique. Il se divise et se reconstitue, formant ainsi des îles verdoyantes. Après avoir fait un cercle autour de Phnom Penh, la capitale cambodgienne, il se divise résolument en deux bras, le Bassac et le Mékong lui-même ; tous deux finissent dans le delta du Mékong. Ceux-ci continuent leur cours sur le territoire vietnamien, où ils se ramifient pour former un delta très fertile, puis viennent mourir en mer de l’Est par neuf estuaires.

Outre le nom chinois de Lan Cang pour son amont, le fleuve est connu également par ses dénominations de Mae Khong en langue tai (Mère de tous les fleuves), de Mé-Kôngk en khmer (Mère des eaux) et de Cuu Long en vietnamien (neuf dragons).

L’exploration du Mékong dans son cours inférieur, du Vietnam au Laos, a été réalisée vers la fin du 19ème siècle par les français qui venaient de prendre possession de la Cochinchine (qui correspond en grande partie au delta vietnamien du Mékong). L’intérêt de l’administration coloniale pour le fleuve était à la fois économique et géostratégique. Ils voient dans le fleuve une route commerciale avec ce grand marché qu’est l’Empire du milieu, un moyen pour concurrencer avec les anglais qui s’installent en Inde et en Birmanie. Plusieurs agents consulaires français en poste dans les mers de Chine signalent à l’époque les virtualités que pourrait entraîner l’occupation par les français d’une partie du delta du Mékong. Le consul de France à Calcutta écrit en 1861 : « si nous avions le bonheur de nous établir solidement…la Cochinchine est seule en mesure, par son fleuve, de porter atteinte aux rêves dorés de nos voisins » (les anglais). Le consul de France à Bangkok, le vicomte de Castelnau évoque l’avenir de la Cochinchine, en même année : « Saigon pourrait devenir le marché d’importation de toute cette partie centrale et méridionale de la Chine qui n’a pu jusqu’à ce jour être explorée par les Européens ». En 1862, l’amiral Bonard, premier gouverneur en titre de la Cochinchine française envoie deux bâtiments de flottille reconnaître le fleuve aussi loin que faire se pourrait. Le lieutenant de vaisseau Roquebert et l'ingénieur hydrographe Manen remontèrent le Mékong sur 260 kilomètres jusqu’à Sambor, points où une barrière de rapides interrompit la navigation. Cette exploration du Mékong, qui fait l’objet d’une abondante littérature, a amené les français au Laos sur lequel ils établissent le protectorat.

On estime à 90 millions le nombre de personnes qui dépendent du fleuve. La région dans laquelle ils vivent, la sous-région du Grand Mékong, inclut le Yunnan en Chine, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt Nam. La principale production de la région est la riziculture exploitée sur une surface d'environ 140 000 km2. Vient ensuite la production aquacole qui, pour le Vietnam, est l’un des premiers secteurs d’exportation. Le poisson chat et le poisson à oreilles d’éléphants sont parmi les plus connus de cette production.

De nos jours, le Mékong fait face à un double défi : les nombreuses constructions hydroélectriques en Chine et au Laos qui modifient son régime hydraulique d’une part, la montée du niveau de la mer qui menace d’immerger son delta, d’autre part.

Pour le moment, au Vietnam, les neufs estuaires du Mékong et leurs multiples canaux continuent de former un véritable labyrinthe enchanté avec camaïeux de verts, eaux nonchalantes, cocotiers, forêts d’aréquiers, de bananiers, de manguiers et d’orangers, un coin du monde suspendu entre rizières luxuriantes et sensuelles mangroves.


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